III. Mais une lutte semée d’embûches...

Un phénomène difficile à chiffrer 



Il est important d’avoir se rendre compte que la cybercriminalité se développe dans un « contexte de global de guerre économique », dans un contexte où la recherche du profit est immédiate, dans un contexte de crise financière mondiale.

Sur Internet, tout s’achète, tout se vend et cela comprend aussi (pour le cyberdélinquant) la « vulnérabilité des systèmes informatiques, les outils d’attaques informatiques, les données personnelles, l’identité et l’identifiant...
Sur Internet c’est « la loi du plus fort » ou du moins des acteurs les plus forts (Google, Facebook..).
Au milieu de tout cela, comment donc lutter contre la cybercriminalité ?
En effet pour répondre à cette question, il faut d’abord s’en poser des fondamentales : Qui contrôle Internet ? Qui contrôle la sécurité ? Qui sont donc ces cybercriminels ? Comment quantifier les actions illicites ? Comment savoir lorsque nos données ont été piratées ? Comment évaluer l’impact de ces activités illicites ?

Beaucoup de délits ne sont pas dénoncés, et ce pour diverses raisons (inutilité de la démarche, peur de répercutions sur l’image d’une, par exemple, entreprise...). D’autant plus qu’il n’existe que de rares études sur les victimes des cybercrimes. On recense tout de même des incidents rapportés aux instances de justice et de police, et des cas faisant l’objet de sanctions juridiques, mais tout cela ne suffit pas à apprécier la réalité de la cybercriminalité. Le nombre de crimes inconnus des services de police, dans la mesure où aucunes plaintes n’a été déposée, et indique donc l’écart entre la malveillance connue et la malveillance bien réelle est considéré comme le chiffre noir de la cybercriminalité qui reste mal connu. Selon l’organisation (non gouvernementale) Computer Crime Research Center ?  En , 2004, seuls  12% des cybercrimes étaient connus des instances de justice et de police. En 2009, selon cette même organisation, le nombre de plaintes déposées au niveau international serait de l’ordre de 20%.  De ce fait, on  ne peut correctement estimer  l’ampleur du  phénomène de cybercriminnalité. Là se trouve un des principaux obstacles à lutte contre ce phénomène, de plis que toutes les études ne sont pas toutes fiables. Les études n’étant pas toutes, elles peuvent être falsifiées à des fins marketing comme vous le lirez plus tard. Les études sont donc biaisées en fonction de qui les réalise et des différentes parties prenantes. C’est donc  jouer avec la vulnérabilté et la peur.

Vous pouvez dors et déjà comprendre pourquoi la lutte contre ce fléau s’annonce difficile et l’étendue de cette lutte. Et le Général Marc Watin-Augouard Spécialiste de la cybercriminalité pour la gendarmerie affirme aussi qu’ « Il faudrait effectivement mettre en place de vraies statistiques pour mieux connaître l’ampleur du phénomène. Aujourd’hui, quand on porte plainte pour une escroquerie, une usurpation d’identité… il n’est pas spécifié que cela s’est produit sur internet. Par ailleurs, les entreprises victimes de cyberattaques, d’espionnage ou de piratages, ne communiquent pas sur le sujet... »

Les chiffres ont une valeur très importante dans une lutte, et celle contre un phénomène aussi technique et redoutable en nécessite d’autant plus mais il ne s’agit pas seulement de cela, afin de se débarasser de tout ce qui encombre ce combat, il nous faut stopper les intoxications marketing et une volonté politique de cohésion entre tous les états ou du moins les plus influents...

Anti-virus, "intox" marketing

 « Elimine les virus sous toutes leurs formes », « Sécurise la navigation sur Internet » « Détection à 100% des codes malveillants », « Surfez tranquille, nous faisons le reste » tels sont les slogans des différents marques d’antivirus, ces multiples messages sont efficaces car ils font vendre.  Ce qui souligne le caractère commercial de ces divers logiciels de sécurité.

Cependant ces slogans constituent une réelle publicité mensongère auprès de ces clients car même en ayant installé un antivirus une infection informatique peut toujours parvenir à pénétrer dans l’ordinateur. Par exemple un rapport alarmant a été publié en 2004 par le ministère anglais du commerce : sur 90% des grandes entreprises protégées par un anti-virus 68% d’entre elles ont quand même été victimes de virus…. Ce rapport nous amène à la conclusion que les antivirus sont incapables d’assurer une protection systématique et efficace.

Cette incapacité de protection s’explique par la quantité presque infinie de virus qui entraîne la complexité calculatoire de la détection de virus. En effet, Fred Cohen, père de virologie informatique, a démontré grâce à une impossibilité mathématique qu’il était impossible de détecter systématiquement les virus inconnus. Fred Cohen a également démontré que l’ensemble de tous les virus est infini, de ce fait on comprend qu’un antivirus est incapable d’assurer la protection d’une infinité de codes malveillants. De plus, ces systèmes antivirus procède à une identification semblable à celle d’empreintes digitales, de ce fait si le virus n’est pas répertorié il est alors impossible pour le logiciel antivirus de le détecter. Ces antivirus ne détectent plus non également les anciens virus plus « à la mode » des pirates. Les anti-virus sont donc incapables de détecter des virus récemment créés ainsi de s’adapter aux évolutions des menaces sur Internet.

Ce très grand nombre de virus pousse également les antivirus à multiplier les fausses alertes, en effet dans leurs précipitations ces antivirus publient parfois des mises à jour qui laissent à désirer. Par exemple le logiciel célèbre McAfee, en 2006 signalait un virus à chaque ouverture d’un fichier Excel à cause d’une mise à jour précipitée…

Cette inefficacité des anti-virus s’explique également par l’obligation marketing de celui-ci. En effet les logiciels doivent répondre à plusieurs critères pour ses usagers, il doit être fluide c’est-à-dire qu’il ne doit pas ralentir l’ordinateur du consommateur, il doit également être rapide et afficher une bonne performance. Ces critères tentent parfois l’utilisateur d’antivirus à opter pour le logiciel d’un concurrent pour l’esthétique ou encore pour la sécurité. Cependant l’usager se trompe, le programme est certes plus rapide pour diverses tâches mais son niveau de protection est amoindri. Les réglages de ces antivirus sont également pour la plupart très compliqués ce qui pousse l’utilisateur à se tromper et ainsi à fausser son antivirus.


Enfin, le cybercriminel, spécialiste des piratages, peut contourner l’antivirus en modifiant quelques octets d’un virus connu par le logiciel antivirus pour le rendre à nouveau indétectable. Ainsi le logiciel de protection ne reconnait pas l’existence du virus.

Un manque de cohésion dans la lutte contre la cybercriminalité


Malgré la mise en place de dispositifs pour lutter contre les cybercrimes, rien ne pourra pallier au manque d'une réelle volonté politique.

En effet, malgré le fait que ce phénomène inquiète, il n'est pas la priorité des Etats et est souvent relayé au dernier rang des priorités politiques.

Ainsi, même si les pays, individuellement ont commencé à traiter le problème de la cybercriminalité, aucune mesure n'a été prise internationalement. Pour que la lutte soit efficace il faut :



–                   Une stratégie bien définie traduite par des politiques de sécurité réalisables. En effet, pour que les cybercrimes soient détectés et analysés il faut que la sécurité soit renforcée sur la toile et présente à tout moment.
– Des lois et des sanctions identiques selon les pays. Les législations ne punissent pas les cybercriminels de la même manière selon les pays, ils ne sont parfois même pas sanctionnés pour certains crimes. Il faut donc uniformiser la justice internationale face aux crimes sur internet. Un manque de cohésion qui peut mener à des litiges entre les nations.
–Créer une organisation internationale de lutte contre la cybercriminalité. Malgré l'existence d'un bon nombre d'organisations nationales de lutte contre les crimes sur internet, il n'en existe pas une qui soit internationale. Ce qui est un gros problème dans la lutte. En effet, la cybercriminalité est un phénomène impalpable qui traverse les continents, il faut donc que les pays s'unissent pour déloger les crimes au quatre coins de la planète. Il est parfois arrivé que des cybercriminels échappent à la justice française car le crime sortait du territoire français.
Depuis 2009 on voit apparaître des organismes français rattachés à Europol et Interpol, ce qui permet aux forces de l'ordre de récupérer des données cruciales pour leurs enquêtes.
–Que les Etats se penchent ensemble sur le problème. A quelle fréquence entend-on parler de cybercriminalité? Une fois par mois? Deux fois au maximum? Pourtant les crimes sur internet sont une réalité du quotidien, un phénomène qui ne cesse de s'étendre. La réalité est la suivante: de nombreuses institutions ont tout intérêt à étouffer les affaires de cybercriminalité, les banques, les entreprises n'ont aucun intérêt à ce que la population sache qu'elles sont la victime de cybercrimes puisqu'elles perdraient alors toute crédibilité auprès de leurs clients. C'est pourquoi les Etats reculent le moment où il devront déterrer le problème et le traiter.
De plus, à l'heure actuelle, certains pays, par manque de moyen sont mis à l'écart de cette lutte, par exemple les pays Sud-Africains qui sont touchés par la cybercriminalités mais qui ne sont pas capables financièrement de faire face à ce phénomène.

Ainsi, malgré la mise en place de nombreux dispositifs pour maîtriser les crimes sur internet, la lutte manque cruellement de cohésion et de conviction. Pour que la lutte soit efficace il faudra que tout les Etats s'impliquent totalement dans le combat contre ces crimes, contre ce phénomène, très difficile à endiguer.